Les premiers jalons du « système antarctique » ont été posés par le traité de Washington adopté le 1^er décembre 1959.

Celui-ci avait, d’une part, imposé un « gel des prétentions territoriales », ce qui signifie qu’il ne reconnaissait ni ne récusait les revendications formulées par certains Etats (dont la France avec la Terre Adélie) concernant des « secteurs » sur le continent.

Le traité de 1959 avait, d'autre part, consacré la Paix et la Science comme les deux piliers du régime qu’il instituait. L’Antarctique est ainsi longtemps demeuré la plus vaste zone dénucléarisée et démilitarisée et l’un des lieux où la coopération scientifique internationale s’y est déployée le plus manifestement. Le continent constitue aussi l’un des espaces les mieux préservés. Sa qualification de « réserve naturelle » par le Protocole de Madrid (1991) symbolise la consécration de l’environnement comme le troisième pilier du système.

Ces trois piliers, longtemps stables, commencent cependant à vaciller : tandis que l’expansion du tourisme, entre autres, menace l’environnement austral, la guerre en Ukraine fissure le consensus entre les Etats membres de la communauté antarctique.

Florian AUMOND

Maître de Conférences en Droit Public

Université de Poitiers